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(ABC Bourse) -
Lâhomme qui avait prĂ©vu la crise des subprimes refait parler de lui. Michael Burry vient de miser 1,1 milliard de dollars sur la chute de deux gĂ©ants de lâintelligence artificielle, persuadĂ© que la bulle est sur le point dâĂ©clater.
Depuis son coup de maĂźtre en 2007, chaque geste de Michael Burry est scrutĂ© par Wall Street. Lâinvestisseur amĂ©ricain, immortalisĂ© par le film « The Big Short », a cette fois misĂ© plus dâun milliard de dollars contre deux symboles de la rĂ©volution technologique actuelle :Â
Nvidia
et
Palantir
.
Selon les documents rĂ©glementaires publiĂ©s lundi, son fonds Scion Asset Management a acquis des « put options », ces contrats qui rapportent lorsque la valeur dâune entreprise chute. En clair, Burry parie que les deux mastodontes de lâintelligence artificielle sont surĂ©valuĂ©s, comme lâĂ©taient les titres immobiliers avant la crise des subprimes.
Un pari risqué face à deux géants en pleine ascension
Le pari intrigue, voire dĂ©route. Fin octobre, Nvidia est devenue la premiĂšre sociĂ©tĂ© Ă dĂ©passer les 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursiĂšre, tandis que Palantir annonçait une hausse de 63 % de son chiffre dâaffaires sur un an. Pourtant, Burry a misĂ© 187,6 millions de dollars sur la chute de Nvidia et 912 millions sur celle de Palantir.
Sur le rĂ©seau X, il a postĂ© un message Ă©nigmatique accompagnĂ© dâune photo de son personnage incarnĂ© par Christian Bale dans le film Ă succĂšs. "Parfois, on observe des bulles. Parfois, il est possible dâagir. Parfois, la seule stratĂ©gie gagnante est de ne pas jouer", a-t-il Ă©crit lundi, avant de publier plusieurs graphiques soulignant son pessimisme sur le marchĂ© de lâIA.
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Du cĂŽtĂ© des entreprises visĂ©es, la rĂ©action ne sâest pas fait attendre. Le patron de Palantir, Alex Karp, a rĂ©pondu sur CNBC : "Les deux entreprises quâil vend Ă dĂ©couvert sont celles qui gagnent le plus dâargent, ce qui est vraiment Ă©trange". Il a mĂȘme qualifiĂ© de "complĂštement fous" ceux qui parient contre sa sociĂ©tĂ©.
Les premiers signes dâune "fatigue de lâIA" sur les marchĂ©s
Le pari de Michael Burry intervient alors que certains investisseurs commencent Ă douter de la soliditĂ© de lâeuphorie liĂ©e Ă lâintelligence artificielle. Mardi, le Nasdaq a chutĂ© de 1,5 % Ă lâouverture, et le S&P 500 a perdu prĂšs de 1 %. Pour John Plassard, responsable de la stratĂ©gie dâinvestissement chez CitĂ© Gestion Private Bank, un dĂ©but de "fatigue de lâIA" sâinstalle chez les investisseurs malgrĂ© la multiplication des mĂ©gadeals dans le secteur, comme le contrat de 38 milliards de dollars signĂ© entre OpenAI et Amazon.
Ipek Ozkardeskaya, analyste senior chez Swissquote, nuance : ces alliances offrent certes "un moment de gloire" aux géants du secteur, mais "certains sceptiques continuent à froncer les sourcils, préoccupés par la circularité de ces accords".
Dâautres voix vont plus loin. Daniel Bustamante, fondateur de Bustamante Capital Management, estime que "tous les ingrĂ©dients sont rĂ©unis pour dĂ©clencher une crise majeure : il suffit dâune Ă©tincelle pour que la situation dĂ©gĂ©nĂšre".
Enfin, dans une note relayée par
Fortune
, la Deutsche Bank constate un "nombre croissant dâobservateurs (qui) se demandent si nous ne sommes pas au bord dâune correction boursiĂšre". Un avertissement qui rĂ©sonne Ă©trangement avec la vision sombre de Michael Burry.
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