đ Contenu
(ABC Bourse) -
Le projet de taxation de lâassurance vie par lâimpĂŽt sur la fortune improductive dĂ©clenche la colĂšre du secteur. La prĂ©sidente de France Assureurs dĂ©nonce une mesure injuste, selon elle, et basĂ©e sur une contre-vĂ©ritĂ©.
Florence Lustman nâa pas mĂąchĂ© ses mots. Face Ă la volontĂ© de lâAssemblĂ©e nationale dâĂ©tendre la taxation de la fortune aux contrats dâassurance vie en fonds euros, la prĂ©sidente de France Assureurs a tranchĂ© : « une grave erreur ». Pour elle, ce projet repose sur « une contre-vĂ©ritĂ© » et menace directement lâĂ©pargne de millions de Français.
Vendredi dernier, les dĂ©putĂ©s ont votĂ© en faveur de la transformation de lâactuel impĂŽt sur la fortune immobiliĂšre (IFI) en impĂŽt sur la fortune improductive. Cette version Ă©largie inclurait dĂ©sormais certains produits dâassurance vie, ciblant principalement les dĂ©tenteurs les plus fortunĂ©s. Une dĂ©cision qui inquiĂšte la filiĂšre et qui a fait rĂ©agir sa reprĂ©sentante.
Lors dâun point presse, Florence Lustman a prĂ©cisĂ© que la fĂ©dĂ©ration comptait bien se faire entendre : « expliquer pourquoi c'est une grave erreur, pourquoi est-ce que tout ça est assis sur une contre-vĂ©ritĂ© ». Si elle reconnaĂźt ne pas encore disposer de projections chiffrĂ©es sur lâimpact du dispositif, elle juge la symbolique de la mesure dĂ©sastreuse.
Lâassurance vie, un placement de proximitĂ© plus que de privilĂšge
Contrairement Ă lâimage de produit rĂ©servĂ© Ă une Ă©lite, lâ
assurance vie
concerne une grande partie des Français. « Plus dâun Français sur deux a un contrat dâassurance vie, câest un contrat Ă©minemment populaire, plus de la moitiĂ© des contrats dâassurance vie ont un encours de moins de 10.000 euros », a tenu Ă rappeler Florence Lustman. Pour appuyer son propos, elle ajoute : « on a un agriculteur sur deux, on a un ouvrier sur trois qui dĂ©tient un contrat dâassurance vie, donc câest vraiment le grand vecteur dâĂ©pargne populaire. Qui rĂ©pond aux besoins de nos concitoyens ».
La fĂ©dĂ©ration insiste Ă©galement sur le rĂŽle central de ces placements dans le tissu Ă©conomique. Loin dâĂȘtre inertes, les fonds euros constituent un levier de financement considĂ©rable.
Un outil dâinvestissement au service de lâĂ©conomie
Selon Florence Lustman, « la rĂ©partition des investissements du fonds euro nâest pas trĂšs diffĂ©rente de lâensemble de lâassurance vie ». Elle souligne que le fonds euro reprĂ©sente « 1 700 milliards dâeuros » sur un total de 2 084 milliards dâencours. Et dâajouter quâil est investi « Ă 57 % dans les entreprises et 30 % dans les dettes souveraines ».
Les derniers chiffres de France Assureurs le confirment : fin juin 2025, 63 % des encours de lâassurance vie Ă©taient investis dans des titres dâentreprises et 24 % en obligations souveraines, tous supports confondus. Des donnĂ©es qui, selon la fĂ©dĂ©ration, contredisent lâidĂ©e dâun capital dormeur.
Autre point de dĂ©saccord : la tentative de distinguer les fonds euros des unitĂ©s de compte (UC). Pour Lustman, « Câest aussi complĂštement faux de vouloir scinder lâeuro des UC (unitĂ©s de compte, ndlr). Le contrat dâassurance vie, câest un tout ». Elle prĂ©cise : « Et dans ce tout, il y a une partie qui peut ĂȘtre trĂšs sĂ©curisĂ©e, câest la partie en euros, puis il y a une partie qui peut ĂȘtre plus ou moins sĂ©curisĂ©e, ça dĂ©pend du type dâunitĂ© de compte quâon va choisir. Et le produit dâĂ©pargne, câest bien lâensemble. »
© AbcBourse.com. Tous droits réservés
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.