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(ABC Bourse) -
Alors que les marchĂ©s boursiers flirtent avec des sommets, plusieurs gĂ©ants de Wall Street tirent la sonnette dâalarme. Pour certains dirigeants, une correction est non seulement possible, mais souhaitable.
Une euphorie en bourse qui rappelle de mauvais souvenirs. Alors que leÂ
S&P 500
accumule les records, les voix les plus Ă©coutĂ©es de la finance amĂ©ricaine commencent Ă prendre leurs distances. Lors du sommet des leaders financiers mondiaux Ă Hong Kong, Ted Pick, nouveau directeur gĂ©nĂ©ral de Morgan Stanley, a affirmĂ© : "Nous devrions nous rĂ©jouir de la possibilitĂ© qu'il y ait des baisses de 10% Ă 15% qui ne seront pas dues Ă un effet macroĂ©conomique catastrophique". Une maniĂšre de rappeler que les marchĂ©s ont peut-ĂȘtre trop ignorĂ© les signaux dâalerte.
Ce constat est partagé par David Solomon, PDG de
Goldman Sachs
, qui a insistĂ© sur lâimprĂ©visibilitĂ© des dĂ©clencheurs de crise : "Ces cycles peuvent durer un certain temps. Mais il y a des choses qui vont changer le sentiment et crĂ©er des baisses, ou changer la perspective de la trajectoire de croissance, et aucun d'entre nous n'est assez intelligent pour les voir jusqu'Ă ce qu'elles se produisent". Une dĂ©claration faite alors que le VIX - lâindice de volatilitĂ© surnommĂ© "la jauge de la peur" - reste Ă des niveaux Ă©levĂ©s.
Technologie et IA, les nouveaux moteurs d'une bulleâ?
La prudence de ces dirigeants sâexplique aussi par le poids croissant des valeurs technologiques, dont les valorisations sont jugĂ©es tendues. "Les multiples de valorisation de la technologie sont tendus", a reconnu David Solomon, tout en prĂ©cisant que cela ne sâappliquait pas Ă lâensemble du marchĂ©.
Lâenthousiasme autour de lâintelligence artificielle gĂ©nĂ©rative alimente les comparaisons avec la bulle Internet des annĂ©es 2000. Le gestionnaire de fonds Michael Burry sâen est mĂȘme inquiĂ©tĂ© sur X en dĂ©clarant : "Parfois, nous voyons des bulles". Des propos dâautant plus frappants que les gĂ©ants du numĂ©rique multiplient les annonces. OpenAI vient de signer un contrat massif de 38 milliards de dollars avec Amazon pour ses services cloud. De son cĂŽtĂ©, Citigroup estime dĂ©sormais que les investissements liĂ©s Ă lâIA pourraient dĂ©passer 2.800 milliards de dollars dâici Ă 2029.
Des avertissements en cascade depuis plusieurs semaines
Les signaux dâalerte ne datent pas dâhier. En octobre dĂ©jĂ , Jamie Dimon, patron de J.P. Morgan, avait exprimĂ© son inquiĂ©tude croissante sur lâavenir du marchĂ© amĂ©ricain : "Je suis bien plus inquiet que d'autres Ă ce sujet". Il Ă©voquait alors "beaucoup de choses" qui crĂ©aient une atmosphĂšre d'incertitude, allant des tensions gĂ©opolitiques aux dĂ©penses budgĂ©taires en passant par la remilitarisation globale.
MĂȘme son de cloche chez Bridgewater Associates, oĂč les dirigeants estiment que les investisseurs nĂ©gligent les risques croissants. MalgrĂ© un contexte de taux dâintĂ©rĂȘt Ă©levĂ©s, dâinflation persistante et de shutdown prolongĂ© du gouvernement amĂ©ricain, les marchĂ©s ont jusquâici tenu bon. Reste Ă savoir jusquâĂ quand.
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