← Retour aux articles

UPDATE : La Fed abaisse de nouveau ses taux et relève sa prévision de croissance pou...

📅 11/12/2025 à 00:00 🔗 www.abcbourse.com
🔗 Voir l'article original

📊 Secteurs

Technologie Finance Consommation Consommation de base Services financiers

📄 Contenu

(Actualisation: déclarations du président de la Fed, prévisions pour 2026, éléments de contexte.) (Agefi-Dow Jones)--La Réserve fédérale (Fed) américaine a comme prévu abaissé ses taux directeurs d'un quart de point mercredi pour soutenir un marché de l'emploi en perte de vitesse outre-Atlantique, mais s'est montrée optimiste pour la croissance l'année prochaine. La banque centrale a ramené son principal taux directeur dans une fourchette comprise entre 3,5% et 3,75%, se rapprochant un peu plus du niveau considéré comme neutre, qui ne stimule ni ne freine l'économie. Après les baisses de taux de même ampleur décidées en septembre et octobre, le comité de politique monétaire (FOMC) s'est toutefois montré divisé: deux de ses membres ont voté en faveur du statu quo, tandis qu'un troisième, Stephen Miran, proche de Donald Trump, s'est prononcé pour une baisse plus prononcée, d'un demi-point de pourcentage. "Les indicateurs disponibles suggèrent que l'activité économique a connu une croissance modérée. Les créations d'emplois ont ralenti cette année, et le taux de chômage progressé jusqu'en septembre", a déclaré la Fed dans un communiqué pour expliquer sa décision, en précisant que les indicateurs plus récents pointaient une poursuite de cette tendance. "L'inflation a augmenté par rapport au début de l'année et reste quelque peu élevée", précise le communiqué. Cette séquence peu porteuse de ralentissement de l'activité et de tensions persistantes sur les prix pourrait toutefois faire place à une embellie l'année prochaine, selon les projections mises à jour mercredi. Les membres de la banque centrale anticipent en moyenne une croissance du PIB américain de 2,3% en 2026, au lieu de 1,8% en septembre dernier. "La consommation s'est montrée résiliente" et les dépenses dans les data centers et l'intelligence artificielle "soutiennent l'investissement des entreprises", a souligné le président de la Fed, Jerome Powell, lors de sa traditionnelle conférence de presse. "Dans l'ensemble, la prévision centrale pour l'année prochaine (...) est une accélération de la croissance par rapport au niveau actuel relativement bas de 1,7%", a-t-il ajouté. Cette croissance ne se traduira pas nécessairement par de fortes créations d'emplois, a toutefois prévenu la Fed, qui table toujours sur un taux de chômage de 4,4% fin 2026, contre 4,5% fin 2025. L'inflation mesurée par l'indice PCE est pour sa part attendue à 2,4% l'année prochaine, contre 2,6% en septembre. Dans ce contexte, les décideurs de la Fed se montrent partagés sur la marche à suivre en matière de taux d'intérêt. La prévision médiane communiquée mercredi implique une seule baisse de taux supplémentaire en 2026, conformément au scénario retenu en septembre, mais huit membres du FOMC anticipent au moins deux réductions d'un quart de point. "Nous sommes bien positionnés pour attendre de voir comment l'économie évoluera à partir de maintenant", a commenté Jerome Powell. +La Fed reprend ses injections de liquidités+ L'incertitude sur l'évolution de la politique monétaire américaine devrait perdurer, alors que le mandat de Jerome Powell à la tête de l'institution prendra fin en mai prochain. Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hassett, qui fait figure de favori pour lui succéder, s'est dit favorable à de plus amples baisses des taux, mais a également affirmé qu'il préserverait la Fed des tentatives d'ingérence politique. Le président américain, Donald Trump, qui réclame depuis sa réélection d'importantes baisses de taux pour stimuler la croissance, a fait savoir qu'il nommerait le prochain président de la Fed début 2026. Pour assurer la bonne mise en oeuvre de sa politique et prévenir un assèchement des liquidités dans le système financier, la Fed a par ailleurs annoncé mercredi la reprise de ses achats d'obligations du Trésor à court terme. Le montant de ces rachats de titres a été fixé à 40 milliards de dollars pour décembre et devrait ensuite être réduit dans le courant de 2026. Cette mesure technique vise à stabiliser le marché interbancaire après de récents épisodes de volatilité et ne constitue pas un véritable assouplissement quantitatif (QE) à travers le rachat d'obligations à long terme. Elle marque tout de même un revirement pour la Fed, qui cherchait jusqu'à début décembre à réduire la taille de son bilan. +Le "shutdown" limite la visibilité+ Si la Fed ne navigue pas totalement à vue, le "shutdown" l'a privée cet automne de plusieurs statistiques majeures pour prendre ses décisions. Les indices de prix CPI et PCE pour le mois de novembre ne seront publiés que la semaine prochaine aux Etats-Unis, de même que le rapport de novembre sur l'emploi, initialement attendu début décembre. Les principales données sur l'emploi et l'inflation en octobre n'ont pas été publiées et ne le seront vraisemblablement jamais. En septembre, l'indicateur d'inflation privilégié par la Fed a fait apparaître une hausse des prix de 2,8% sur 12 mois. Ce niveau reste supérieur à la cible officielle de 2% par an, mais n'a pas connu de nette accélération ces derniers mois, malgré l'entrée en vigueur des droits de douane voulus par l'administration Trump. Dans cette situation, la Fed a jugé qu'elle pouvait se montrer plus accommodante pour soutenir l'activité économique sans prendre le risque d'un nouveau dérapage des prix. Le dernier rapport officiel disponible a fait état de 119.000 créations nettes d'emplois en septembre aux Etats-Unis, soit davantage que prévu après le fort ralentissement observé durant l'été. Depuis, plusieurs indicateurs ont toutefois pointé une dynamique atone, marqué par de faibles embauches et des licenciements également limités. L'enquête menée par ADP et Moody's a relevé 32.000 destructions nettes d'emplois dans le secteur privé en novembre, après 47.000 créations en octobre. La dernière enquête du département du Travail sur les offres d'emplois a pour sa part relevé une légère progression des licenciements cet automne dans un marché de l'emploi globalement inchangé depuis l'été. Mercredi, Jerome Powell a cependant estimé que le risque d'erreur dans les statistiques officielles sur l'emploi persistait, après les fortes révisions à la baisse de ces dernières années. "Cela sera corrigé", a-t-il indiqué, en jugeant que les chiffres mensuels des créations d'emplois pouvaient être surestimées de 60.000. Agefi-Dow Jones The financial newswire Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.